Après un premier baromètre de la qualité de l’air publié l’année dernière, Respire et OpinionWay ont réalisé une nouvelle étude permettant d’apprécier l’opinion des Français sur ce sujet, dans un contexte où la France peine à respecter les normes de qualité de l’air européennes en vigueur.
Une prise de conscience majeure
Par rapport à 2023, les Français sont moins nombreux à juger la qualité de l’air bonne dans leur environnement (60 % en 2024 jugent la qualité de l’air bonne contre 65 % en 2023). Plus de la moitié des habitants des grands centres urbains ainsi que les 18-24 ans affichent une perception négative sur la qualité de l’air de leur lieu de vie. A l’inverse, les Français âgés de plus de 65 ans sont plus de 70 % à juger la qualité de l’air bonne dans leur environnement, de même que les habitants des zones rurales à plus de 77 %. A noter que les sources de pollution de l’air intérieur sont bien identifiées par les Français : plus de 2 Français sur 3 jugent que le chauffage domestique, les produits d’entretien et les matériaux de construction participent à la pollution de l’air chez eux.
Cette évolution est par ailleurs corrélée à une inquiétude élevée de la majorité des Français concernant l’impact de la pollution de l’air sur leur entourage ou eux-mêmes. Plus de 3 Français sur 4 ont conscience de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique sur les publics fragiles (nourrissons, enfants, personnes âgées et les femmes enceintes). De plus, l’inquiétude la plus vive se retrouve chez les parents : 65 % d’entre eux sont inquiets de l’impact de la pollution de l’air sur leurs enfants.
Une opinion fortement positive sur les solutions permettant d’améliorer la qualité de l’air
Lorsqu’il s’agit d’améliorer la qualité de l’air, l’ensemble des mesures portées par l’association Respire lors de ses campagnes sont largement soutenues par plus de 70 % des Français, quel que soit leur bord politique. Afin de réduire l’exposition des enfants à la pollution de l’air, les Français plaident notamment pour la généralisation de l’aménagement des rues aux abords des écoles dans toutes les communes : 80 % y sont favorables et 72 % estiment que ce serait une action efficace. La mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) est aussi jugée efficace (71 %) et une part toute aussi importante des Français soutient cette mesure (70 %). Une partie des Français déclare aussi avoir déjà agi ou envisagerait d’agir contre la pollution de l’air, en changeant de produits d’entretien pour des formules moins polluantes (85 %), en remplaçant leurs appareils ménagers au gaz et chauffages au bois par des appareils moins émetteurs (respectivement 71 % et 69 %), ou encore en réduisant l’utilisation de la voiture pour un autre moyen de transport (68 %).
Une forte attente envers l’Etat pour améliorer les choses, avec une progression du sentiment de responsabilité individuelle
Dans la continuité de ce soutien aux mesures d’amélioration, l’action des pouvoirs publics est fortement attendue par la population : 45 % des Français désignent les pouvoirs publics comme l’acteur devant se mobiliser en priorité, devant les entreprises (29 %, -8 points par rapport à 2023). A l’inverse, l’action des citoyens eux-mêmes croît légèrement (20 %, +4 points). Ces positions dépendent par ailleurs du lieu de vie des sondés puisque les habitants des communes rurales mettent davantage en avant la responsabilité des entreprises (34 %), contrairement à ceux des villes de 20 000 à 100 000 habitants qui mettent en avant le rôle des citoyens (29 %).
Enfin, l’Etat est de loin l’échelon jugé le plus efficace par les Français pour améliorer la qualité de l’air, devant l’échelon local (région et département). A noter, que l’Europe, suite au renouvellement de son parlement, perd 17 points par rapport à 2023 et n’est donc plus considérée comme le deuxième échelon le plus efficace pour lutter contre la pollution de l’air.