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Bouches d’aération de la RATP et pollution

15/06/2022

Des niveaux de pollution aux particules anormalement élevés et alarmants aux abords des bouches d’aération de la RATP

D’après une nouvelle étude de l’association Respire, la pollution aux particules (PM10, PM2,5 et PM1) est deux fois plus élevée aux abords des bouches d’aération que dans l’air extérieur urbain.

L’association Respire a réalisé́ une campagne de mesure de la pollution de l’air au-dessus de 18 bouches d’aération du métro parisien entre octobre 2021 et mai 2022. Les mesures ont été réalisées afin de représenter les différentes conditions de circulation des métros (à proximité des stations et en milieu de tunnel entre deux stations), les différents types de matériel (métro sur rail ou sur pneu) et dans des situations de trafic différentes (trafic dense le matin ou moins dense le midi).

L’étude montre que les concentrations en particules en suspension dans l’air (PM10, PM2,5 et PM1 en μg/m3) sont en moyenne deux fois plus élevées aux abords des bouches d’aération que dans l’air extérieur urbain. Les dépassements atteignent même parfois jusqu’à dix fois les valeurs de l’air extérieur, sur certaines tailles de particules fines (2 à 3 μm). Cette pollution trouve les mêmes sources de pollution que dans les enceintes ferroviaires souterraines : usure des matériaux due au freinage des rames, contacts entre le matériel roulant et la voie ferrée ou encore remise en suspension des poussières du fait de la circulation des rames.

“Les niveaux de pollution aux abords des bouches d’aération de la RATP sont anormalement élevés et alarmants. Il est temps de légiférer sur la pollution de l’air intérieur issue du transport ferroviaire pour protéger la population !”, alerte Tony Renucci, directeur général de Respire. 

Face à ce constat, Respire formule 4 recommandations :

  1. Informer et alerter la population sur la pollution issue des bouches d’aération :
  • Restreindre l’accès et le passage sur les bouches d’aération sur l’espace public (balises, panneaux etc.) ;
  • Disposer des panneaux d’information et d’interdiction d’accès aux abords de chaque bouche d’aération, en expliquant les dangers de cette pollution, y compris pour les enfants.
  1. Amplifier les politiques de réduction des émissions et des niveaux de concentrations des particules en suspension dans l’air au sein des enceintes ferroviaires souterraines (renforcement de la surveillance dans les stations, renouvellement des matériels roulants, investissement dans des systèmes de freinage moins émissifs et dans la purification et la ventilation des stations)
  2. Définir dans la loi des seuils limites d’exposition aux particules dans l’air intérieur dans toutes les enceintes ferroviaires souterraines, et même tous les établissements recevant du public
  3. Réaliser une étude nationale sur les effets sanitaires de l’exposition de courte durée à la pollution particulaire

Retrouvez l’étude complète en cliquant ici.

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