Communiqué de presse : Sport et pollution de l’air : un cocktail explosif dans la quasi totalité des terrains de sport en plein air parisiens
D’après une nouvelle étude de l’association RESPIRE, la quasi-totalité des terrains de sport en plein air de la métropole étudiés dépassent les seuils de recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé en matière de qualité de l’air en 2023. RESPIRE appelle les élu·es à l’action pour répondre à cette urgence sanitaire.
Paris, le 10 juillet 2024
Pour permettre aux sportifs du Grand Paris de mieux s’informer sur les risques sanitaires qu’ils encourent et adopter les bons gestes pour pratiquer du sport dans un cadre sain, Respire publie une carte interactive qui permet de visualiser la pollution de l’air aux abords des principaux terrains de sport de la métropole sur plus d’une centaine de terrains de sport du Grand Paris entre 2012 et 2023, ainsi que les niveaux de pollution en direct en 2024 heure par heure.
L’étude montre que malgré une amélioration de la qualité de l’air ces 10 dernières années à Paris, la quasi-totalité des terrains de sport de la métropole étudiés dépassent les seuils de recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé en matière de qualité de l’air. A titre d’exemple, le Terrain de tennis Reims – Asnières, stade le plus pollué en 2023, a une concentration 4 fois supérieure à la recommandation de l’OMS en NO2 et près de 3 fois supérieure à la recommandation de l’OMS en PM2,5.
Par ailleurs, la carte de RESPIRE démontre que la majorité des terrains les plus pollués de la capitale se situent ainsi à proximité du périphérique et sont notamment beaucoup plus exposés au NO2 que les autres terrains de sport. Or, un tiers de l’ensemble des stades parisiens et de proche banlieue sont situés en bordure de périphérique.
“Faire du sport en extérieur lorsqu’il y a de gros pics de pollution est dangereux pour la santé ! Or, cette réalité est encore trop méconnue par la population et nos dirigeants, qui continuent à construire de nouveaux complexes sportifs à proximité des gros axes routiers. Il faut inverser cette tendance et adopter de nouvelles règles plus protectrices de la santé !” réagit Tony Renucci, directeur de l’association Respire.
Du fait de l’augmentation de la fréquence respiratoire à l’effort, les sportifs inhalent 4 à 10 fois plus de polluants atmosphériques qu’au repos. Ainsi, les activités physiques pratiquées dans des lieux fortement exposés à la pollution de l’air diminuent la performance sportive et augmentent le risque d’événements cardiovasculaires et d’épisodes inflammatoires. Connaître le niveau de pollution là où on pratique doit donc devenir un « réflexe sécurité » pour pouvoir adapter l’intensité de ses efforts, ainsi que changer le lieu de son activité voire reporter sa séance de sport en cas de pic de pollution.
Face à ce constat inquiétant, RESPIRE invite les pouvoirs publics à agir dès maintenant et formule 16 recommandations à l’attention des sportifs, des professionnels, des collectivités locales, de l’État et enfin de l’Europe pour améliorer la qualité de l’air aux abords des équipements sportifs et permettre à tout un chacun de pratiquer une activité physique dans un cadre sain et sécurisé, parmi lesquelles :
- Reporter le sport en plein air lors d’un pic de pollution ou privilégier les sports de faible intensité ;
- Cesser la construction d’équipements sportifs à proximité d’axes routiers majeurs ;
- Intégrer les particules fines PM2.5 dans la procédure d’information et d’alerte de la pollution de l’air ;
- Fermer les équipements sportifs de plein air lors des pics de pollution ;
- Adapter les horaires des séances d’éducation physique et sportive dans les écoles, collèges et lycées de manière à éviter les pics de trafic le matin et en fin de journée.