Respire, association nationale dédiée à l’amélioration de la qualité de l’air, a souhaité réaliser une étude prospective pour analyser et modéliser les efforts à réaliser en termes d’application des politiques publiques en vue d’arriver aux seuils réglementaires européens d’ici 2030.
Cette étude a consisté à collecter et analyser les données de concentrations en dioxyde d’azote (NO2) mesurées par Airparif et l’ATMO d’Auvergne-Rhône Alpes de 2018 à 2024 dans 65 stations réparties entre 7 villes : Paris (40 stations), Lyon (9), Annecy (4), Chambéry (3), Clermont-Ferrand (7), Grenoble (8) et Saint-Etienne (4). L’association a été accompagnée par le cabinet de conseil Forvis Mazars pour réaliser cette analyse.
Une amélioration notable en 6 ans
La qualité de l’air s’améliore dans toutes les villes depuis 6 ans, comme à Clermont-Ferrand, où la concentration moyenne annuelle en NO2 dans l’air a été pratiquement divisée par 2 entre 2018 et 2024 (de 25,7 µg/m3 à 13,7 µg/m3 en moyenne sur les 5 stations relevées). De même, à Paris, la concentration moyenne annuelle en NO2 (hors zones rurales) a diminué d’environ 40 % depuis 2018 (de 45,3 à 26,3 µg/m3).
Des niveaux de dépassement encore très élevés par rapport aux valeurs limites européennes et aux seuils de l’OMS
Toutefois, quasiment toutes les villes étudiées ont des niveaux de pollution au NO2 encore très au-dessus des valeurs limites européennes attendues en 2030. En 2024, à Paris et à Lyon, les stations les plus en dépassement excèdent encore de plus de 2 fois la limite réglementaire visée par l’UE pour 2030.
A Paris et Lyon, on constate d’ailleurs que les stations qui témoignent des plus forts et fréquents dépassements se trouvent systématiquement à proximité des axes de transport routier : périphériques, autoroutes et routes nationales (stations PT et PT+ dans le graphe ci-dessous).
Le constat est clair : si les efforts engagés permettent une réduction relative des concentrations de NO₂, ils restent insuffisants pour atteindre les standards sanitaires les plus protecteurs.
Trois recommandations principales
Face à ce constat, l’association Respire émet plusieurs recommandations :
1) Préserver les Zones à Faibles Émissions (ZFE), en les priorisant sur les métropoles les plus polluées Paris et Lyon
2) Mettre en place un dispositif d’aide à la transition ciblé sur les plus modestes, en rétablissant la prime à la conversion fusionnée avec le bonus écologique pour financer l’achat d’un véhicule Crit’Air 0 ou Crit’Air 1 neuf ou d’occasion et en créant un micro-crédit à taux zéro garanti par l’Etat
3) Développement massivement l’alternative à la voiture, via la généralisation des frais de stationnement plus élevés pour les véhicules lourds de type SUV et un investissement dans les transports en commun financé par une contribution des gros acteurs du e-commerce
