Respire, Ras le Scoot et Paris sans voiture ont déposé le 12 octobre 2021 une requête en excès de pouvoir et un référé-suspension devant le Conseil d’Etat et une plainte à la Commission européenne contre l’entrée en vigueur tardive du contrôle technique.
Le 9 août 2021, le Gouvernement a publié au Journal Officiel le décret n°2021-1062 relatif à la mise en place du contrôle technique obligatoire des véhicules motorisés à deux ou trois roues et quadricycles à moteur au 1er janvier 2023. (1) Le Ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari annonçait le suspendre quelques jours plus tard.
En septembre 2021, les associations Respire et Ras le Scoot ont entamé des actions afin de contester la décision du Gouvernement. Respire a attaqué la décision de suspension du contrôle technique, avec un premier recours sur le fond déposé au Conseil d’Etat, actuellement en examen. Ras le Scoot a lancé une pétition réclamant l’instauration du contrôle technique des 2RM, qui a recueilli plus de 30 000 signatures en 2 semaines.
Afin de lancer une nouvelle étape de mobilisation, Respire et Ras le Scoot unissent leurs forces, en associant Paris sans voiture, et attaquent le décret devant le Conseil d’État et devant la Commission Européenne, en ce qu’il prévoit la mise en œuvre du contrôle technique en 2023, en violation de la directive européenne fixant la date limite à janvier 2022.
“ Cette décision scandaleuse du Gouvernement se fait au détriment de la santé de millions de Français ”, dénonce Tony Renucci, directeur général de Respire.
“Nous ne comprenons pas pourquoi les deux-roues motorisés seraient exemptés du contrôle technique. Tous les véhicules thermiques doivent être contrôlés, c’est une mesure de justice envers les autres usagers non représentés par le lobby des motards”, déclare Franck-Olivier Torro, porte-parole de Ras le Scoot.
Une mise en oeuvre incompatible avec la directive européenne
La directive 2014/45/UE du Parlement européen et du Conseil du 3 avril 2014 relative au contrôle technique périodique des véhicules à moteur et de leurs remorques prévoit une mise en œuvre du contrôle technique à compter du 1er janvier 2022 pour les véhicules à deux ou trois roues (2), à la différence du décret qui prévoit une entrée en vigueur progressive à partir du 1er janvier 2023.
Une source majeure de pollution et d’accidentologie grave
Dans un rapport interne adressé au ministre de l’Intérieur, la préfecture de police de Paris relevait que « 80 % des cyclos et 50 % des motos ne respectent pas les normes de bruit ». (3) Une récente étude de l’ICCT a par ailleurs démontré qu’un 2RM polluait environ dix fois plus qu’une voiture. (4) Sur le plan de la sécurité, les accidents de 2RM sont la seconde cause de mortalité des 14-18 ans et on compte plus de 5000 blessés par an dans cette tranche d’âge d’après une enquête de la Fédération française de l’assurance en 2007. Il apparaît dès lors particulièrement inéquitable et inexplicable que ces véhicules, dont le même rapport notait qu’ils faisaient l’objet d’un débridage « quasi systématique », (source d’une augmentation de 30 % de l’accidentologie), soient exemptés du contrôle technique. (5)
Un contrôle technique nécessaire pour l’environnement et la sécurité routière
Le contrôle technique est donc une mesure de sécurité publique qui vise à protéger les motocyclistes en assurant la bonne conformité de leur véhicule. Le retard dans sa mise en œuvre fait peser un risque immédiat et direct sur la vie des usagers de la route. Pourtant, devant les protestations de lobbys minoritaires mais véhéments, Emmanuel Macron a annoncé, au mépris du droit communautaire, revenir sur l’instauration du contrôle technique, sans le moindre égard pour les millions de Français en souffrance.
Les associations ont mandaté Maîtres Camille Mialot et Fanny Ehrenfeld, avocats au Barreau de Paris, pour les représenter dans cette procédure.
Le texte de nos actions en justice :
(1) Décret n°2021-1062 du 9 août 2021
(2) Directive 2014/45/UE du Parlement européen et du Conseil du 3 avril 2014 relative au contrôle technique périodique des véhicules à moteur et de leurs remorques, et abrogeant la directive 2009/40/CE.
(3) Rapport de mai 2007 sur les conditions de mise en place d’un contrôle technique des deux-roues motorisés établi par Dominique LEBRUN Inspecteur général de l’équipement à l’attention du ministre des transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer
(4) Émissions polluantes provenant de cyclomoteurs, motocycles et autres véhicules de catégorie L à Paris, TRUE —The Real Urban Emissions Initiative, Septembre 2019
(5) Enquête menée par la FFSA (Fédération Française des Sociétés d’Assurance) sur la proportion de véhicules débridés dans les accidents et leurs conséquences sur la gravité des blessures
Dénoncer, pourquoi pas, pour autant que les arguments et les chiffres annoncés soient réels et non tronqués…
– selon vous : “la préfecture de police de Paris relevait que « 80 % des cyclos et 50 % des motos ne respectent pas les normes de bruit». Vous avez peut-être omis d’indiquer que ces chiffres concernait les motos contrôlées en infraction, ce qui fausse totalement vos chiffres.
-vous affirmez : “Une récente étude de l’ICCT a par ailleurs démontré qu’un 2RM polluait environ dix fois plus qu’une voiture”.
Personnellement je ne connait pas l’ICCT, mais je connait le très sérieux site de l’ADEME. Sur ce dernier, une évaluation indique effectivement que la moto polluerait entre 4 et 10 fois plus qu’une voiture. Toutefois, cette évaluation date de 2001 !!! Depuis, toujours selon l’ADEME, ses chiffres ont été fortement revu à la baisse. Là encore, vos chiffres sont erronés.
Pour votre information, en terme de rejet de CO2, et selon le nouveau barème bonus/malus écologique 2022 limitant le rejet de co2 à 128gr/km, aucune moto n’atteint ce chiffre, alors qu’une petite citadine comme la Clio dépasse ce seuil et se verra attribué un malus écologique dès le 1er janvier 2022.
– Vous vous appuyez sur les chiffres des 2RM de moins de 50CC pour étayer votre argumentaire. Pourquoi pas, mais sur quel le source vous appuyez-vous ?
Pourtant, les données statistiques du site justifix.fr (ex avocat.fr) concernant les accidents de moto montrent que plus de 8 personnes sur 10 tuées en moto conduisaient des grosses cylindrées (plus de 125 cm3), et que “les deux tiers des accidents mortels se sont déroulés sur les routes de campagne et de jour. Cela indique, comme pour le cas des accidents de voiture, que les petites routes de campagnes sont de loin plus dangereuses que les grandes voies (autoroutes)”. Le contrôle technique des infrastructure routière devrait lui être une obligation…
Une autre donnée statistique (que vous trouverez très facilement sur internet) sur les causes principale d’accident de moto indique :
1 – Manque de visibilité
2 – La vitesse
3 – L’évitement
4 – Le milieu urbain
5 – Les médicament et l’alcool
Donc prendre comme argument la sécurité des véhicules n’est pas cohérent, car le taux d’accident de moto dû à son manque d’entretien serait inférieur à 0.5%.
Vos arguments sont donc totalement erronés et manque de crédibilité, autant sur la pollution que sur la sécurité.
Maintenant je comprend la frustration de certains automobilistes obligés de s’acquitté du contrôle technique pour leur voiture. Mais rassurez-vous, la majorité des motards sont également des automobilistes qui s’acquitte également du contrôle technique pour leur auto.
Pour terminer, je reprendrait la phrase de Patrick Coroller, responsable de la direction Air, bruit et efficacité énergétique de l’ADEME : “En ville, les deux-roues motorisés sont une meilleure solution que la voiture…”
irrespirable votre association …. merci au commentaire du dessus qui mérite lecture !
Vous parler de moto, vous ne connaissez pas le problème.
Une moto n’est pas un scoot..
Et s’est un minorités de motos qui font du bruit.
Pour les accidents ils faut regarder l’état des routes,et la conduite dangereux de certains automobiliste,
Voir le téléphone ou l’ivresse/drogue.
Je fais de la moto depuis 45 ans je peux dire que les motos s’ont plus entretenu que les voitures.
Arrêté de confondre les motocyclettes avec les vélomoteurs, si vous ne voyez pas la différence prenez un dictionnaire. Et arrêté de nous embêtée pour être politiquement correct
a vomir votre association : une minorité qui fait chier une majorité …
La minorité bruyant ? La majorité victime de la pollution ?
Bonjour,
Voilà un exemple dans lequel le gouvernement se montre plus intelligent que des associations procédurières ….
Jean-Baptiste Djebbari présente les mesures alternatives au contrôle technique des deux roues motorisées
Le Mercredi 24 novembre 2021
Après avoir suspendu la mise en œuvre du contrôle technique des deux roues motorisées en juillet dernier, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, a présenté ce jour aux fédérations de motards (Fédération Française de Motocyclisme et Fédération Française des Motards en Colère) les mesures alternatives couvrant les enjeux de sécurité routière, de lutte contre la pollution et le bruit. Elles seront, dans les jours à venir, soumises à la Commission Européenne. Parmi ces mesures, Jean-Baptiste Djebbari a annoncé le détail du projet de création d’une prime à la conversion dédiée aux 2 roues pouvant aller jusqu’à 6 000 euros.
La question du contrôle technique pour les deux roues motorisées découle d’une directive européenne datant de 2014. Cependant, cette même directive a prévu une possibilité de dérogation au contrôle technique tel qu’il existe aujourd’hui pour les voitures, lorsque d’autres mesures efficaces sont mises en place. Trois pays (Irlande, Pays-Bas et Finlande) ont d’ores et déjà indiqué la mise en œuvre d’une dérogation à la Commission dans ce sens.
Les mesures présentées ce jour sont le fruit d’un travail collectif avec les fédérations concernées. Elles illustrent la volonté d’accélérer la transition du secteur :
Création d’une prime à la conversion pour l’achat de deux roues électriques ou très peu polluants pouvant atteindre jusqu’à 6 000 €, accessible sans condition de revenu. Le rétrofit des motos actuelles sera également inclus.
Installation dès 2022 de radars pour contrôler les émissions sonores notamment des 2 roues, avec une première phase de pédagogie, et maintien d’un haut niveau de sanctions pour les pots d’échappement non homologués ou trafiqués, pouvant atteindre 1500 € et l’immobilisation du véhicule.
Renforcement de la communication sur la sécurité des deux roues (équipements de sécurité dont le port des gants et airbag) Les motards poursuivront par ailleurs leurs actions de sensibilisation, notamment à travers les interventions scolaires, et l’opération « Motard d’1 Jour ».
Obligation à compter de 2022, de faire figurer dans les plans départementaux d’actions de sécurité routière (PDASR) les enjeux liés aux deux et trois roues.
Adaptation du permis de conduire B en y intégrant la problématique de la sécurité des 2 roues, parallèlement à l’ajout dans les permis A1 et A2 d’un point spécifique sur l’entretien du véhicule, l’éco-conduite et de la problématique du bruit.
Renforcement de la protection des usagers de la voie publique avec le dispositif de signalisation des angles morts des véhicules lourds.
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