Réouverture des écoles : Pour protéger les familles, piétonisez les abords des écoles
Trottoirs trop étroits ou encombrés : il est souvent impossible de respecter les distances de sécurité devant les écoles lorsque les parents déposent leurs enfants ou viennent les chercher. C’est pourquoi nous demandons à l’Etat mais surtout aux municipalités de tout le pays – elles ont le pouvoir sur ces questions – de piétoniser les abords des établissements scolaires. Nous proposons trois solutions faciles, peu couteuses et temporaires. Nous lançons une pétition nationale à ce sujet.
Avec la reprise des cours annoncée pour le 11 mai, protéger les familles du Covid-19 est essentiel. Si le risque de contagion entre enfants est discuté, le caractère fortement contagieux du virus entre adultes est clairement établi. De ce fait, la réouverture des écoles présente des risques de contagion entre parents lors de la dépose des enfants et à la sortie des classes : deux moments où les parents se rassemblent devant la porte des établissements…
Nous demandons que des dispositifs de piétonisation des abords des écoles soient mis en place afin d’élargir la zone dans laquelle prend place l’accueil et la sortie des enfants, afin de permettre à chacun de respecter les distances de sécurité, et donc de se protéger. Et cela pour la durée de l’état d’urgence sanitaire.
Nous proposons trois dispositifs faciles à mettre en place, peu coûteux et temporaires, en fonction des conditions particulières de la voirie devant l’établissement : circulation dense ou non, importance de l’axe, nombre d’enfants et des parents, largeur du trottoir, … Les détails devront être mis en place en concertation avec les établissements.
1. Piétonisation totale de la voie, ou du tronçon, devant l’école
La période de confinement a habitué les citoyens à une quasi-absence de trafic, et, avec la reprise, tout un ensemble de voies pouraient être piétonisées sans impacter de manière considérable le trafic, et en tout cas sans changer le schéma de circulation. Une liste de ces voies pourrait être établie par les mairies ou en concertation avec elles.
2. Piétonisation ponctuelle, aux heures de dépose/sortie
Cette proposition peut être mise en place avec l’aide des personnels des collectivités, comme les surveillants des traversées piétonnes aux abords des écoles. Ces surveillants pourraient tout simplement faire respecter une interdiction provisoire de circuler pour les véhicules.
3. Transformation de la voie en « zone de rencontre »
Le dispositif est prévu dans le code de la route : une zone ouverte à tous les modes de circulation : les piétons sont prioritaires sur la chaussée, les véhicules voient leur vitesse limitée à 20 km/h, toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes.
La logique de ces propositions repose sur le fait que les parents viennent déposer et chercher leurs enfants à des horaires déterminés. Cela signifie que nos propositions concernent plus particulièrement les écoles maternelles et primaires. Et beaucoup moins les crèches ; encore moins les collèges et lycées.
Les dispositifs devront être évalués. En fonction de cette évaluation, on peut imaginer passer d’une modalité à une autre : d’une zone de rencontre à une piétonisation, par exemple.
Dans certains cas, on peut imaginer faire perdurer le dispositif : la piétonisation possède d’évidents co-bénéfices, que ce soit pour la sécurité des enfants, la qualité de l’air et la santé ou la diminution des nuisances sonores.
Par ailleurs, il est de plus en plus évident que la pollution de l’air aggrave l’épidémie de Covid-19. Les mesures qui contribuent à diminuer la pollution de l’air permettent une forme de résilience et contribuent à limiter la résurgence de l’épidémie ou sa gravité.
Cette proposition, à l’initiative de l’association RESPIRE, est soutenue par la Fédération des Conseils de parents d’élèves (FCPE), l’UNICEF, Rue de l’Avenir, les InCopruptibles et Paris Sans Voiture, Vélorution Paris Ile-de-France ainsi que La Rue est à nous, une campagne animée par Alternatiba Paris en collaboration avec 13 structures dont France Nature Environnement Paris, Greenpeace Paris et les Amis de la Terre Paris.