L’association Respire dépose un recours en référé devant le tribunal administratif, avec 99 citoyens de l’agglomération rouennaise, afin de nommer un expert pour constater de manière contradictoire la pollution et ses effets suite à l’incendie de l’usine Lubrizol.
L’association va également organiser avec la population une campagne de prélèvements citoyens, qui seront faits en présence d’huissiers, afin de fournir des analyses complémentaires à partir des suies, galettes et autres résidus identifiés par les habitants.
Ces analyses, qui contrastent évidemment avec les impressions des citoyens sont extrêmement partielles et donc peu satisfaisantes. Pour ne citer que quelques exemples, les dioxines, les furanes et les composés amiantés n’ont pas été recherchés ou les résultats n’ont pas été communiqués. Or, les deux premiers types de composés sont souvent associés à la combustion d’hydrocarbures, et les troisièmes étaient présents sur le site et auraient été retrouvés par des citoyens dans la ville. Les trois sont toxiques.
Respire a donc confié à Maître Corinne Lepage le soin de déposer un recours en référé devant le tribunal administratif, avec 99 citoyens de l’agglomération rouennaise, afin de nommer un expert pour constater de manière contradictoire la pollution, et ses effets, résultant de l’incendie qui s’est produit à l’usine Lubrizol. Cet expert pourra obtenir la production de tous les documents concernant cette pollution et procéder aux analyses nécessaires.
Outre cette première action en justice, qui pourrait être suivie d’autres, Respire va organiser avec la population des prélèvements dans l’agglomération et les zones avoisinantes. Ces prélèvements, réalisés en présence d’huissier, seront ensuite analysés par des laboratoires indépendants.
Le premier Ministre, Edouard Philippe, promet la “transparence absolue” mais la vraie transparence sur la situation ne pourra être obtenue qu’avec la participation des citoyens et de leurs organisations.