Vendredi 22 novembre, le Conseil de Paris a voté à l’unanimité un vœu pour expérimenter une Zone de livraisons apaisée. C’est une première étape importante pour une logistique qui respire !
Ce vote répond à une forte attente des Parisiens et Parisiennes. Notre sondage OpinionWay publié en juin 2024 montrait que 81 % des habitants de la capitale sont favorables à une Zone de livraisons apaisées favorisant la cyclo-logistique et les véhicules 0 émission moteur. Par ce vote à l’unanimité, les élus parisiens, toutes sensibilités confondues, ont confirmé leur engagement à répondre au souhait exprimé par 78 % des habitants : que la Ville de Paris joue un rôle plus actif dans l’amélioration des conditions de livraison.
En effet, 68 % des habitants de la capitale estiment que le transport de marchandises a des impacts négatifs sur leur quotidien, notamment sur la circulation (80 %), la qualité de l’air (78 %) et le bruit (69 %). Une récente étude publiée par Respire et Clean Cities vient corroborer ces perceptions, en révélant l’impact de cette activité sur la pollution de l’air. Le transport de marchandises représente 20 % de la circulation, mais 40 % de la pollution qui lui est attribuable. Heureusement des solutions existent !
Car cette étude explore également les bénéfices sanitaires d’une Zone de livraisons apaisée (ZLA). Ce concept désigne un espace dans lequel les livraisons sont effectuées uniquement en véhicules 0 émission moteur (Crit’air E, soit des moteurs électriques ou hydrogènes) et en cyclo logistique. Une phase de transition initiale prévoirait une plage horaire matinale durant laquelle tous les types de véhicules seraient autorisés.
Dans un scénario où la ZLA comprendrait Paris en entier et où l’on passerait l’intégralité du flux de camionnettes et de camions en Crit’Air E, on estime que l’on éviterait 92 morts ainsi qu’une cinquantaine d’hospitalisations par an. Ces estimations sont cependant très prudentes car notre étude n’a pas pu prendre en compte les décès à long terme des PM₁₀, ni les impacts des PM₂.₅, qui sont les plus nocives pour la santé. Les bénéfices sanitaires seraient donc encore plus importants !
Cette mesure présente également encore d’autres bénéfices. Sur le plan environnemental, l’étude estime que l’émission d’environ 500 000 tonnes d’équivalents CO₂ (CO₂e) par an dans ce même scénario. Enfin, la ZLA contribue à diminuer la pollution sonore grâce à l’utilisation de véhicules Crit’Air E, qui sont silencieux, et réduit la congestion urbaine grâce à la cyclo-logistique.
Ce type de mesure est déjà appliqué dans plusieurs villes françaises comme Nantes, Bordeaux ou Montpellier, prouvant qu’il est possible d’agir pour la santé des habitants de la capitale. De plus, ces initiatives qui donnent un avantage compétitif aux entreprises ayant investi dans des véhicules plus propres est aussi recommandée par le Ministère de la transition écologique, France urbaine, l’Association des maires de France et le CEREMA dans le Feuillet pratique d’association d’acteurs économiques dans la mise en place des Zones à faibles émissions. Il faut donc encourager cette dynamique, surtout que d’après une étude de Transport et Environnement et Clean Cities publiée récemment, le marché des camionnettes 0 émissions moteur est déjà prêt. Dès 2027, ces véhicules seront moins chers à l’achat que leur équivalents diesel.
Avec ce vote, Paris s’inscrit dans une dynamique européenne, rejoignant les 35 villes recensées par l’étude de Clean Cities publiée en octobre, qui ont adopté des plans pour instaurer des Zones de livraisons apaisées, en faveur d’une logistique urbaine plus respectueuse de l’environnement. Il faut désormais passer à l’action !